Les entreprises israéliennes de gestion de l’eau participent au génocide à Gaza

La Marseillaise. 1/12/2025
LETTRE OUVERTE
Le président de la région PACA, Renaud Muselier, reçoit mercredi 3 décembre une délégation de 10 sociétés israéliennes spécialisées dans les technologies de l’eau (voir liste en pièce jointe) au Château du Tholonet, siège de la Société du Canal de Provence (SCP).
Voilà le programme de cette journée organisée par Rising Sud (agence d’attractivité et dedéveloppement économique de la région PACA) avec le soutien de la région PACA et en partenariat avec la SCP et le ministère de l’Économie et de l’Industrie de l’État d’Israël :
— présentation d’entreprises et d’institutions régionales du secteur de l’eau
— sessions B2B entre entreprises israéliennes et entreprises de la région PACA
— visite du centre de télégestion de la SCP
— visite du barrage de Bimont exploité par la SCP
Le président de la République, Emmanuel Macron, a missionné en 2023 la région PACA comme « Région pilote de la planification écologique » pour l’ensemble du pays. Celle-ci a choisi de nouer des relations étroites avec les acteurs de la gestion de l’eau en Israël. Le président Muselier et son vice-président Estrosi « assument » vouloir développer encore plus ces coopérations malgré le génocide en cours à Gaza.
Un apartheid de l’eau
Israël accapare l’eau en Cisjordanie et au sud Liban depuis des décennies avec l’aide de l’ensemble des entreprises israéliennes du secteur de l’eau, à la fois publiques comme Mekorot ou privées comme Netafim. Depuis le 7 octobre 2023, Israël détruit aussi systématiquement les réseauxd’accès à l’eau à Gaza.
Un véritable apartheid de l’eau est imposé en Palestine par l’occupant, sans tenir compte du droit humain fondamental à une eau salubre, à un assainissement de qualité et à une hygiène hydrique efficace. Ces crimes de guerre et contre l’humanité, réprimés par le droit international, ont été ignorés ou minorés par la quasi-totalité de la communauté internationale et notamment les puissances occidentales.

Déjà en 2009 , le PS/G. Frêche s’illustrait pour sa complicité avec l’État colonial israélien.
La privation d’eau comme arme génocidaire
Israël ne tient aucun compte de l’ordonnance du 28 mars 2024 de la cour pénale internationale qui a explicitement listé les nécessités vitales : nourriture, eau, électricité, carburant, abris, vêtements, hygiène et assainissement et exigé leur rétablissement immédiat. Toutes ces infractions commises par Israël constituent des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité qui doivent être réprimées.
Francesca Albanese, rapporteure spéciale de l’ONU sur les territoires palestiniens, a explicitement condamné l’utilisation de la soif comme arme pour « tuer des Palestiniens ». Elle décrit cette stratégie comme une « bombe silencieuse » touchant principalement les enfants.
La pénurie d’eau potable, combinée aux bombardements des stations d’épuration, force la population à consommer de l’eau saumâtre ou contaminée. Cela entraîne une propagation massive de maladies (hépatite A, maladies diarrhéiques), particulièrement dans les zones de déplacement forcé surpeuplées.
Cette politique promue par l’ensemble des dirigeants israéliens et mise en œuvre par les acteurs de la gestion de l’eau en Israël constitue la base du crime de génocide.L’eau comme moyen de colonisation et d’expulsion des Palestiniens de Cisjordanie
Avec l’aide de l’armée, les colons israéliens saccagent les point d’eau et Mekorot, entreprise monopoliste publique, vend l’eau potable 10 à 20 fois plus cher aux Palestiniens qu’aux colons. Le prix de l’eau agricole pour les colons n’est que de 0,10 à 0,35 $ le m3. Ils bénéficient des subventions de l’État et de l’organisation sioniste mondiale (OSM).
Israël n’a pas fait « du désert un jardin » à partir de ses entreprises technologiques innovantes, mais sa politique d’apartheid, de prédation et de génocide a fait d’un jardin un désert de mort où les droits humains sont bafoués
Il n’y a aucune leçon positive à importer de ce système. Les sociétés technologiques israéliennes ne se sont développées que grâce à l’argent des subventions de l’État et de l’OSM. La réutilisation des
eaux usées traitées (Réut) est de plus financée par la prédation des eaux usées palestiniennes et leur refacturation. Le sujet problématique du financement de la Réut en France ne peut pas être abordé de cette façon.
Président Muselier et vice-président Estrosi, cessez votre propagande éhontée consistant à ignorer et à blanchir les très graves infractions d’Israël et de ses entreprises.
Vous représentez la région et ses citoyens.
Vos menées ne nous entraîneront pas à soutenir votre complicité avec l’État génocidaire !
Annulez d’urgence cette réunion que nous condamnons !
Premiers signataires
Eau Bien Commun PACA
Collectif Eau Ventoux
Cad’eau
Eau et services publics 42
Eau Secours 62
Eau Secours 34
Eau Secours 31
Eau Secours Orléanais 45
Eau Bien Commun Lyon Métropole
Collectif Solidarité Palestine Ouest Étang de Berre
Stop arming Israël 13
BDS Provence
BDSF / Urgence Palestine-Montpellier
UJFP
CCIPPP 34
Marseille Gaza Palestine
AFPS Palestine 13
CGT Syndicat des personnels de la région PACA
Collectif Eau de la fédération CGT des services publics
Nouriati Djambae conseillère départementale
Sébastien Barles adjoint au maire de Marseille




