Des experts de l’ONU condamnent la qualification d’organisations terroristes par Israël appliquée à des défenseurs des droits humains des Palestiniens

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Comité National Palestinien BDS (BNC), Palestine, Israël, 25 octobre 2021

Des experts de l’ONU sur les droits humains condamnent vigoureusement et sans équivoque la décision du ministre israélien de la défense, Benny Gantz, de qualifier six groupes palestiniens de la société civile qui défendent les droits humains d’organisations terroristes.

 

“Cette qualification est une attaque frontale sur le mouvement palestinien des droits humains, et sur les droits humains partout » ont dit les experts.

« Faire taire leurs voix n’est pas ce qu’une démocratie adhérant aux droits humains largement reconnus et aux normes humanitaires, devrait faire » ont dit les experts de l’ONU. Nous en appelons à la communauté internationale pour la défense des défenseurs ».

Les experts ont dit que la législation anti-terroriste est conçue dans un but spécifique et restreint et ne doit pas être utilisée pour miner de façon injustifiée les libertés civiles ou pour entraver le travail légitime des organisations de défense des droits humains. Le Conseil de Sécurité des Nations Unies, l’Assemblée Générale et le Conseil des Droits de l’Homme ont tous été clairs sur les exigences qui s’appliquent aux mesures du contre-terrorisme en cohérence avec le droit international sans interférer avec les obligations internationales des États, ont-ils dit.

« Un tel mésusage de mesures contre-terroristes par le gouvernement d’Israël porte atteinte à la sécurité de tous » ont dit les experts. « Les libertés d’association et d’expression doivent être pleinement respectées de manière à permettre à la société civile d’accomplir son indispensable travail ; elles ne peuvent être sapées par le mésusage flagrant de la législation du contre-terrorisme et de la sécurité ».

Les six organisations palestiniennes sont Addameer, Al-Haq, Defense for Children International – Palestine, Union of Agricultural Work Committees, Bisan Center for Research and Development, et Union of Palestinian Women Committees. Les communautés avec lesquelles elles travaillent comptent des femmes et des filles, des enfants, des familles de paysans, des prisonniers et des activistes de la société civile, tous étant confrontés à des niveaux croissants de discrimination et même de violence.

« Ces organisations parlent le langage des droits humains universels » ont dit les experts. « Dans leur travail, elles mettent en œuvre une approche basée sur les droits, dont une analyse de genre pour documenter les abus de toutes sortes sur les droits humains en Palestine, y compris les violations des droits dans le monde économique ».

Cette qualification interdirait effectivement à des défenseurs des droits humains de travailler et permettrait à l’armée israélienne d’arrêter leurs équipes, de fermer leurs bureaux, de confisquer ce qu’elles possèdent et de prohiber leurs activités et leur travail sur les droits humains. Les experts notent leur préoccupation concernant au moins une de ces organisations pour laquelle la décision peut avoir été prise en guise de représailles pour sa coopération avec des entités de l’ONU.

« L’armée israélienne a fréquemment ciblé des défenseurs des droits humains au cours des dernières années, tandis que son occupation s’approfondissait, sa défiance à l’égard du droit international continuait et son bilan de violations des droits humains empirait », ont dit les experts. « Tandis que des organisations de droits humain internationales et israéliennes ont été confrontées à des fortes critiques, à des restrictions législatives et même à des expulsions, les défenseurs palestiniens des droits humains ont toujours subi les contraintes les plus sévères ».

Les experts en droits humains ont fait appel à la communauté internationale pour qu’elle use de tous ses moyens politiques et diplomatiques pour demander à Israël de ré examiner sa décision et de l’annuler.

« Ces organisations de la société civile sont les canaris dans la mine de charbon des droits humains : elles nous alertent sur les tendances des violations, rappelant à la communauté internationale ses obligations d’assurer la responsabilisation et donnant leur voix à ceux qui n’en ont pas » ont dit les experts.

Traduction SF pour BDS France

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