Deuxième rapport préliminaire sur les dommages subis par le secteur culturel – Guerre contre la bande de Gaza, 7 octobre-6 décembre 2023

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Le centre culturel Rashad Al-Shawwa dans le quartier Al-Rimal de la ville de Gaza détruit par l’armée israélienne.

Au cours de cette guerre génocidaire, tous les aspects de la vie sont visés sans exception. Comme d’habitude, la vie culturelle du pays est visée dans le cadre de cette guerre implacable contre notre peuple, qui vise essentiellement à achever le plan de la Nakba commencé en 1948. Le petit-fils du soldat du gang qui a bombardé le cinéma rouge de Jaffa il y a soixante-quinze ans a détruit le centre Rashad Al-Shawwa à Gaza, et la même mentalité qui a ciblé le musée national de Jérusalem pendant les jours de la Nakba a ensuite ciblé le musée Qarara et « le Musée » ensuite – Dr. Atef Abu Saif, écrivain palestinien et ministre palestinien de la Culture.

La guerre contre notre peuple à Gaza se poursuit, et sa résistance persiste malgré les crimes quotidiens commis par l’occupation. Cette guerre aveugle n’épargne rien et fait fi de toutes les valeurs humaines, de l’éthique et des lois internationales. L’essence de cette guerre est ancrée dans la tentative d’éradiquer et d’effacer notre peuple, de le déplacer et de l’expulser. C’est pourquoi elle vise tout dans la bande de Gaza, dévastant tous les aspects de la vie, des êtres humains aux bâtiments, en passant par les arbres et les sources d’eau. Au cours de cette guerre génocidaire, tous les aspects de la vie sont visés sans exception. Comme d’habitude, la vie culturelle du pays est visée dans le cadre de cette guerre implacable contre notre peuple, qui vise essentiellement à achever le plan de la Nakba commencé en 1948. Le petit-fils du soldat du gang qui a bombardé le cinéma rouge de Jaffa il y a soixante-quinze ans a détruit le centre Rashad Al-Shawwa à Gaza, et la même mentalité qui a ciblé le Musée national de Jérusalem pendant les jours de la Nakba a ensuite ciblé le musée de Qarara et « le Musée » ensuite. La guerre contre la culture a toujours été au cœur de la guerre menée par les agresseurs contre notre peuple, car la véritable guerre est une guerre narrative visant à voler la terre et ses riches trésors de connaissances, d’histoire et de civilisation, ainsi que les récits qu’elle renferme.

Notre peuple, qui a donné au monde le premier alphabet de l’histoire et en a façonné les significations et les moyens de communication, a assisté à l’essor des religions et à l’illumination de l’humanité depuis le rayonnement de son éthique. Il continuera sans aucun doute à contribuer à la civilisation humaine, à redonner joie et espoir, à élever par le chant, la musique, la poésie, les romans, les histoires et les contes enracinés dans la conscience, la culture et la pensée en constante évolution de la terre des premiers récits.

Atef Abu Saif
Gaza

Atef Abu Saif est un écrivain palestinien et le ministre palestinien de la Culture. Il est né dans le camp de réfugiés de Jabalia à Gaza, où il vit actuellement.

Résumé

Les bombardements sans précédent de l’occupation israélienne, qui ont visé tous les aspects de l’histoire et du présent dans la bande de Gaza, y compris les bâtiments historiques, les mosquées, les églises, les institutions culturelles et les musées qui portent l’histoire, le patrimoine et l’authenticité du lieu, témoignent du droit à l’existence du peuple palestinien. Ils témoignent également des tentatives d’anéantissement. Cette guerre a touché des artistes, des intellectuels et des écrivains qui ont perdu des membres de leur famille et des êtres chers. Comme plus de la moitié de la population de Gaza, ils ont été contraints de fuir du nord au sud, laissant derrière eux leurs maisons, leurs biens et leurs souvenirs. Ils ont laissé derrière eux leurs bibliothèques, leurs héritages littéraires, leurs rituels, leurs instruments de musique et les outils qui constituent la base de leur travail et de leurs moyens de subsistance. Ils ont perdu leurs moyens de subsistance et ont temporairement perdu la boussole de l’avenir, qui nous est maintenant inconnu sous cette agression féroce contre la bande de Gaza. Parmi eux, on trouve des musiciens qui ont perdu leur capacité d’écoute et des artistes qui ont perdu leurs mains et leurs membres. Néanmoins, certains continuent de créer des mélodies pour des chansons décrivant les souffrances des personnes déplacées à Gaza. Gaza nous a toujours donné de l’espoir au milieu des guerres menées au cours des dernières années par l’occupation israélienne, ciblant même les enfants. Les bombardements israéliens n’ont pas fait de différence entre les habitations civiles sûres, les bâtiments éducatifs et culturels, les établissements de santé et les services humanitaires. Ils ont même privé la bande de Gaza de médicaments, de nourriture, d’eau et de carburant, tous essentiels au maintien de la vie. Tout cela est le résultat amer d’un blocus étouffant qui dure depuis plus de seize ans.

Malgré la difficulté d’obtenir des informations complètes et précises sur les pertes subies par le peuple palestinien dans la bande de Gaza, ce rapport tente de donner un aperçu de ce que nous avons pu obtenir. La scène culturelle de la région a subi des attaques à plusieurs niveaux. Nous avons perdu de nombreuses personnes créatives dans divers domaines, des enfants et des adultes. Vingt-huit personnes, dont quatre enfants, ont été martyrisées. Beaucoup d’autres ont été blessées, notamment l’artiste Amer Abu As’ad du groupe « Nashama Al-Badia », qui a perdu son fils au cours de cette agression. Le poète Musab Abu Tuha a également été blessé, enlevé par les forces israéliennes, battu, et s’est vu confisquer son passeport, sa famille et ses cartes de crédit.

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Traduction MUV pour L’AURDIP et BDS France Montpellier

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