Le #GazaGenocide d’Israël : tester un nouvel ordre mondial hégémonique, mettant en danger la majeure partie de l’humanité

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Montpellier. Rassemblement 21 octobre 2023.

Une analyse géopolitique et politique de la situation révélée par le génocide à Gaza et l’attaque israélienne généralisée en Cisjordanie par le Comité National Palestinien de la Campagne BDS internationale.

 

1) Les fonctionnalités les plus importantes du moment actuel (pour l’organisation) :

1.1. En plein partenariat militaire, financier, politique et diplomatique avec les États-Unis et d’autres puissances coloniales occidentales, le gouvernement israélien d’extrême droite poursuit son génocide contre les 2,3 millions de Palestiniens dans la bande de Gaza occupée et assiégée. La perpétration par Israël du premier génocide diffusé en direct au monde offre à l’Occident hégémonique l’occasion de tester une nouvelle doctrine de violence extrême, irresponsable et démasquée contre ceux qui défient les puissances occidentales et leurs intérêts. Ce serait remplacer l’ordre mondial déjà injuste et oppressif qui existe depuis la Seconde Guerre mondiale, formellement régi par le droit international, par une ère du « plus fort fait le bien ».

1.2. Si Israël élude toute responsabilité dans ce génocide grâce à sa doctrine du « chien enragé » appuyée par l’Occident, la crédibilité déjà mince du droit international sera irréversiblement ébranlée. Cela constitue une menace sérieuse pour les nations et les communautés les plus faibles du monde entier qui, en quête de libération et de justice, osent défier et résister aux systèmes de domination, d’oppression et d’assujettissement occidentaux. Le régime israélien de colonialisme de peuplement et d’apartheid, vieux de 75 ans, est un modèle pour ce nouvel ordre.

1.3. Le #GazaGenocide d’Israël a polarisé le monde plus que jamais depuis la fin de la guerre froide. À en juger par les modes de vote à l’ONU, les sondages d’opinion publique et les manifestations de masse, la majorité absolue de l’humanité (en particulier dans les pays du Sud) s’oppose aux politiques d’oppression, d’exploitation et de violence violentes.

Les organisations soi-disant « internationales », comme le Comité olympique, la FIFA, etc., sont devenues plus que jamais inféodées aux puissances hégémoniques occidentales, tandis que la Cour pénale internationale (CPI), l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), entre autres, ont été exposés comme des outils pour punir ceux considérés comme des « ennemis » de l’Occident. De plus, dans chaque institution et association occidentale, l’establishment a violemment réprimé, racialisé, diabolisé et même tenté de criminaliser la dissidence, mais nombre d’entre eux ont défendu leurs droits avec résilience.Les expressions de solidarité avec la Palestine sont réprimées, la pensée critique est racialement contrôlée et réprimée sous prétexte de « sécurité ».

1.4. Les efforts collectifs du mouvement de solidarité mondiale, bien qu’inspirants, n’ont pas encore atteint la masse critique de pression requise pour contraindre l’axe américano-israélien à mettre fin au génocide. Une solidarité significative a été exprimée lors de manifestations massives de Jakarta à Washington, du Cap à Londres et de Rabat à Bagdad ; les syndicats de Belgique, d’Italie, de Grèce, de Turquie et d’ailleurs se sont opposés au traitement des expéditions d’armes vers Israël ; des centaines d’actions créatives de désobéissance civile (sit-in, occupations pacifiques, débrayages, grèves, etc.) dans le monde entier ; les campagnes populaires BDS et les appels à un embargo militaire se sont multipliés ; des déclarations fortes de mouvements raciaux, autochtones, climatiques, de genre et de justice sociale, solidaires de la libération palestinienne ; des déclarations très médiatisées d’éminents artistes, écrivains, universitaires, experts internationaux en génocide, ainsi que de groupes juifs progressistes, d’organisations de défense des droits de l’homme et des droits civiques ; et un million d’actions de solidarité et d’initiatives créatives locales et locales dans le monde entier.

1.5. Puisque l’administration américaine reste l’épicentre du pacte génocidaire entre l’Occident et Israël, une pression nationale et internationale considérable est nécessaire pour lui imposer un cessez-le-feu, première étape urgente pour mettre fin au génocide. La pression intérieure comprend la pression électorale et la perturbation pacifique du statu quo dans les institutions, les entreprises et les cercles politiques. La pression internationale consiste notamment à isoler davantage les États-Unis à l’ONU, à accroître les divisions entre eux et leurs alliés européens, à accroître les pressions de boycott et de désinvestissement sur les entreprises et les banques complices des États-Unis (et de l’Europe), et à remettre en question l’ancien et le nouvel « ordre mondial » dominés par les États-Unis. »

La théorie du changement que le mouvement BDS partage avec tous les mouvements de justice stratégique dans le monde est essentielle : nous devons construire suffisamment de pouvoir populaire pour inciter les décideurs politiques à modifier leurs politiques. Le droit international et les droits de l’homme universels sont des outils nécessaires mais insuffisants ; l’action humaine et le pouvoir du peuple sont ce qui est toujours nécessaire pour utiliser ces outils afin d’influencer le changement politique.

Sur la base de ce qui précède, nous devons intensifier les mobilisations mondiales pour mettre fin au génocide en cours, en adaptant notre stratégie pour répondre le plus efficacement possible aux développements actuels.

(2) QUELS sont actuellement les objectifs palestiniens les plus urgents (à refléter dans nos messages) ?

2.1. Imposer à l’axe américano-israélien un cessez-le-feu immédiat, lever le siège meurtrier pour permettre l’entrée sans entrave des biens et services essentiels à Gaza et fournir la protection de l’ONU aux Palestiniens partout dans le monde.

2.2. Défaire les projets américano-israéliens de transfert forcé des Palestiniens à l’intérieur et à l’extérieur de Gaza.

2.3. Imposer des sanctions ciblées et légales à Israël, surtout un embargo militaire et de sécurité complet, mais aussi l’expulsion/suspension des forums internationaux (AGNU, FIFA, Comité international olympique, etc.), comme cela a été fait pour l’Afrique du Sud de l’apartheid. La Colombie vient de déclarer qu’elle n’achèterait pas armes provenant de pays complices du génocide israélien, la Bolivie a été la première à rompre ses relations diplomatiques, tandis que certains États ont rappelé leurs ambassadeurs. L’Organisation de la coopération islamique, la Ligue arabe, l’Afrique du Sud, entre autres, ont appelé à un embargo, tout comme plusieurs ministres européens, mais à part la Colombie, aucun État n’a encore adopté cet embargo comme politique.

2.4. Amener la CPI à émettre de toute urgence des mandats d’arrêt contre les dirigeants israéliens impliqués dans le génocide, afin de contribuer à l’arrêter, ou à remplacer son procureur chargé du génocide, Karim Khan, par un juriste capable de rechercher éthiquement et professionnellement la justice universelle et d’enquêter rapidement sur toutes les guerres israéliennes. crimes et crimes contre l’humanité, y compris l’apartheid et le génocide.

2.5. Tenir les dirigeants politiques, militaires et autres des États qui ont permis ou même échoué à mettre fin au #GazaGenocide d’Israël pour responsables légalement, par le biais, entre autres, de poursuites stratégiques devant les tribunaux nationaux ou les tribunaux d’États tiers (sous compétence universelle).

Les trois dernières revendications ne seront peut-être pas réalisables à court terme, mais nous devons les populariser et les intégrer pour le « jour d’après ». Dans la mesure du possible, nous devons faire pression en faveur de toutes ces revendications et construire de larges coalitions pour y parvenir.

(3) COMMENT pouvons-nous plaider et nous organiser le plus efficacement possible pour répondre à ces demandes ?

Compte tenu de la nécessité extrêmement urgente de mettre fin au génocide, le mouvement BDS recommande les formes de plaidoyer et de mobilisation suivantes :

3.1. Remettre en question/perturber le statu quo dans les États, les institutions et les espaces [La sensibilité au contexte, la responsabilité éthique envers les militants participants, l’évaluation coûts-avantages et la planification de l’action directe dans le cadre d’une stratégie globale avec des objectifs clairs sont toujours nécessaires.]

Dans la mesure du possible, organiser des perturbations pacifiques, des sit-in, des occupations, etc. des bâtiments parlementaires, des bureaux des décideurs politiques, ainsi que des entreprises qui ont facilité le génocide et l’apartheid (fabricants d’armes, sociétés d’investissement) et des institutions (médias, universités, espaces culturels). , etc.).

3.2. Intensification des campagnes de boycott et de désinvestissement contre des cibles stratégiques complices

– S’organiser avec les syndicats pour intensifier l’action pacifique Block the Boat visant à perturber les expéditions d’armes vers Israël et les mesures de solidarité tout aussi efficaces.

– Intensifier les boycotts stratégiques des entreprises complices de l’apartheid israélien, y compris les banques, ainsi que les campagnes ciblant les entreprises qui se sont révélées complices du génocide en cours.

– Convaincre les grandes coalitions intersectionnelles et autres mouvements pour la justice d’adopter ou d’intensifier des campagnes BDS pertinentes et sensibles au contexte (entreprises, universitaires, culturelles, sportives, etc.), en mettant particulièrement l’accent sur notre appel à un embargo militaire complet.

– Convaincre les entreprises, les organisations culturelles et académiques, etc. de se déclarer Zones Libres d’Apartheid (AFZ).

– Étant donné que le génocide israélien retransmis en direct menace d’être mondialisé et utilisé contre de nombreuses nations et communautés, organiser des campagnes stratégiques et intersectionnelles pour faire pression sur les fonds et les institutions d’investissement/de retraite (conseils municipaux, universités, églises, institutions culturelles, etc.) pour qu’ils adoptent des directives en matière de passation des marchés. qui excluent les entreprises impliquées dans de graves violations des droits de l’homme partout dans le monde, y compris les entreprises impliquées dans le génocide, l’apartheid, l’occupation militaire et les colonies israéliennes.

– Organiser des campagnes pour faire pression sur les fonds et les institutions d’investissement/de retraite (conseils municipaux, universités, églises, institutions culturelles, etc.), le cas échéant, pour qu’ils se désinvestissent de toutes les entreprises complices de l’apartheid et de l’occupation militaire israélienne.

3.3. Faire pression sur les gouvernements pour qu’ils adoptent des sanctions légales et ciblées contre Israël

Construire de larges coalitions pour organiser des campagnes populaires et de la société civile – y compris des actions directes stratégiques et pacifiques – pour faire pression (ou il était possible d’inclure) les partis parlementaires ou d’autres acteurs influents pour pousser les gouvernements à adopter des sanctions significatives, en particulier un embargo militaire complet contre Israël. Cela implique notamment de pousser les États de transit à cesser d’autoriser le transport d’armes via leurs ports et aéroports. Dans les États non amis (la plupart des pays occidentaux, l’Inde, le Japon, la Corée du Sud, etc.), ces campagnes pourraient envisager d’adopter tactiquement l’appel d’Amnesty International à un embargo militaire « des deux côtés ».

3.4. Faire pression sur les gouvernements pour qu’ils plaident en faveur de l’expulsion/suspension ou de sanctions contre Israël dans les forums internationaux

Organiser de larges coalitions pour faire pression sur les partis parlementaires et les gouvernements afin qu’ils soutiennent l’expulsion/suspension ou l’imposition de sanctions contre Israël dans les forums internationaux. Cela devrait inclure le soutien à un tribunal spécial chargé d’enquêter sur les armes nucléaires et les installations nucléaires militaires d’Israël, ouvrant ainsi la voie à leur retrait et à leur démantèlement. L’AIEA n’a même pas condamné le dernier aveu d’Israël selon lequel il possédait des armes nucléaires et envisageait de les utiliser contre les Palestiniens.

3.5. Faire pression sur les États membres de la CPI pour que la CPI agisse immédiatement et/ou licencie son procureur chargé du génocide

Cela est particulièrement pertinent dans les pays du Sud, à travers la mobilisation politique au sein des parlements et le plaidoyer médiatique, pour pousser la CPI à agir de toute urgence ou à remplacer son procureur chargé du génocide, Karim Khan. S’il n’y a pas de réponse de la CPI, les États du Sud devraient envisager de se retirer de la CPI.

(4) Continuer à modifier le discours dominant, en particulier dans l’Occident hégémonique, en utilisant un langage factuellement précis, bien référencé, éthiquement cohérent et accessible pour :

a. Intégrer dans toutes les déclarations, manifestations et autres actions l’accusation de génocide, en se concentrant sur les Palestiniens les plus touchés, en soulignant les actions génocidaires israéliennes et en déshumanisant incitation contre les Palestiniens à travers la Palestine historique.

b. Assurez-vous que chaque déclaration émise ou position prise contextualise la crise actuelle dans les 75 années d’Israël. des années de colonialisme de peuplement et d’apartheid, 16 ans de siège, etc., expliquant dans un langage accessible que l’oppression est la violence initiale, la cause profonde de la violence, et que la complicité dans l’oppression entretient la violence.

c. Contribuer efficacement à dénoncer les affirmations les plus dominantes, déshumanisantes et racistes de la propagande israélienne ainsi que la complicité des grands médias occidentaux dans la perpétration du génocide. Cela implique de faire référence aux nouvelles preuves crédibles selon lesquelles les forces israéliennes ont utilisé une force aveugle et disproportionnée dans les colonies israéliennes autour de Gaza, tuant non seulement des combattants palestiniens mais aussi certains des civils israéliens qu’elles détenaient en otages.

d. Dénoncer la répression massive et draconienne exercée par le gouvernement et l’appareil d’État d’extrême droite israéliens, enhardis par une vague fasciste croissante qui a envahi le public juif israélien, contre toute opinion dissidente perçue ou réelle. Dénoncez également la brutalité par Israël de la fragmentation et la fermeture des villes, villages et camps de réfugiés palestiniens, ainsi que son soutien à ses colons armés fascistes pour terroriser, tuer délibérément, maltraiter, torturer et nettoyer ethniquement les Palestiniens de Cisjordanie et, dans une moindre mesure, les Palestiniens des États-Unis. 48 région (citoyens de l’Israël actuel).

5) Les positions de principe du mouvement BDS sur la violence, la résistance armée et la Palestine comme « test décisif » pour les droits humains

Nous devons rappeler à tous, y compris aux élus et aux grands médias, le contexte et les positions constantes du mouvement BDS :

– Sur les violences :

Dans sa Pédagogie des opprimés, Paulo Freire écrit qu’« avec l’établissement d’un rapport d’oppression, la violence a déjà commencé ». Dans toute situation d’oppression, comme dans le régime israélien de colonialisme de peuplement et d’apartheid qui dure depuis 75 ans, la violence est déclenchée par la présence même de l’oppression. La réaction des opprimés – qu’elle soit violente ou non, qu’elle soit moralement défendable ou non – n’est toujours que cela, une réaction à la violence initiale de l’oppresseur.

– Sur la résistance armée :

« En harmonie avec le droit international, le mouvement non-violent BDS reconnaît le droit du peuple palestinien autochtone à résister au régime israélien de colonialisme de peuplement et d’apartheid, vieux de plusieurs décennies. 6 et l’occupation militaire « par tous les moyens disponibles, y compris la résistance armée », comme l’exigent de nombreuses résolutions de l’Assemblée générale des Nations Unies, notamment la résolution de l’AGNU. 37/43) et Rés. 45/130, dans le strict respect du principe d’interdiction de cibler des non-combattants.

Le recours à la force contre des non-combattants est interdit, que ce soit de la part de l’oppresseur ou du côté opprimé – malgré le déséquilibre massif des pouvoirs et, surtout, l’asymétrie morale tout aussi massive entre le colonisateur et le colonisé.

– La Palestine comme « test décisif pour les droits de l’homme » :

Comme l’a dit un jour prophétiquement le juriste sud-africain et ancien juge de la CIJ, John Dugard, il y a des années :

« L’incapacité de l’Occident à prendre la Palestine au sérieux aura de graves conséquences sur le plan des droits de l’homme. Conseil en particulier et les droits de l’homme en général. Le Conseil des droits de l’homme deviendra un désastre ; et le reste du monde fera obstacle à toute action sur des questions telles que le Darfour. L’Occident ne peut pas s’attendre au [reste du monde (ROW)] à prendre au sérieux les questions qu’il considère comme importantes s’il persiste dans son attitude actuelle à l’égard du OPTER. Pour le reste du monde, la question de la Palestine est devenue le test décisif pour les droits de l’homme. Si l’Occident ne se soucie pas des droits de l’homme dans les TPO, le reste du monde conclura que les droits de l’homme sont un outil utilisé par l’Occident contre les régimes qu’il n’aime pas et non un instrument objectif et universel de la mesure du traitement réservé aux personnes à travers le monde. »

Choisir quand et comment le droit international doit être appliqué pour servir les intérêts des puissances en place est ce qui a miné sa crédibilité et son autorité dans une grande partie des pays du Sud. Seule son application cohérente, en particulier pour dissuader et demander des comptes aux puissants agresseurs, occupants et régimes d’oppression, et non seulement aux victimes de toutes ces formes d’injustice, peut contribuer à la construction d’un monde plus juste, plus libre et plus pacifique, qui défend l’égalité des droits et des droits. dignité pour tous, quelle que soit leur identité.

(6) Ressources utiles (même si nous ne sommes pas d’accord avec tous les points soulevés dans chaque ressource) :

–  ICJP warning of intention to prosecute UK government for complicity in Israeli war crimes in Gaza –  Palestinian trade unions’ call for a military embargo on Israel –  Palestinian and UK legal groups seek halt to UK weapons to Israel
–  Spanish leftist coalition Sumar calls on EU countries to impose military embargo on Israel –
 Jewish Voice for Peace full-page ad in the NYT calling for ceasefire, cutting US military funding to Israel, and “Never Again for Anyone”

Récents communiqués/articles :

Le texte du BNC en anglais

 

 

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