Les forces spéciales israéliennes tuent un jeune Palestinien de 16 ans et confisquent son corps

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Défense des Enfants International – Palestine

le 7 août 2023

 

Les forces spéciales israéliennes ont tué par balles le 6 août Bara Ahmad Fayez Al-Qerm, âgé de 16 ans, puis ont confisqué son corps, d’après les renseignements collectés par Défense des Enfants International – Palestine. (Photo : avec l’aimable autorisation de la famille Al-Qerm)

Ramallah, le 7 août 2023

– Les forces spéciales israéliennes ont tué hier par balles une jeune Palestinien au nord de la Cisjordanie occupée.

Bara Ahmad Fayez Al-Qerm, 16 ans, a été tué par balles par les forces spéciales israéliennes alors qu’il circulait en voiture avec deux autres Palestiniens le 6 août vers 17 H. près du village d’Arraba, au sud de Jénine en Cisjordanie occupée, d’après les renseignements récoltés par Défense des Enfants International – Palestine. Les forces spéciales paramilitaires de la police des frontières de l’unité Yamam à bord de deux véhicules civils avec des plaques d’immatriculation palestiniennes se sont approchées du véhicule dans lequel se trouvaient Bara et deux autres Palestiniens. Huit membres des forces spéciales israéliennes sont sortis de leurs véhicules et ont ouvert le feu, visant la voiture d’une distance de 10 mètres (33 pieds) et ont tué les trois Palestiniens à l’intérieur, dont Bara. Les autorités israéliennes ont confisqué les trois corps.

« Les forces israéliennes ont l’habitude de tuer illégalement des enfants palestiniens en toute impunité, utilisant une force létale intentionnelle sans justification contre les enfants palestiniens », a dit Ayed Abu Eqtaish, Directeur du Programme de Responsabilisation à DCIP. « Si un enfant est soupçonné d’avoir commis un acte criminel, il devrait être arrêté en accord avec les normes internationales et bénéficier d’une procédure juridique officielle. Les forces israéliennes semblent avoir procédé au grand jour à un assassinat extrajudiciaire en présence de nombreux civils palestiniens. »

On ne sait pas clairement combien de balles ont frappé Bara ni à quels endroits puisque les autorités israéliennes ont confisqué son corps.

Ce raid en plein jour était conduit par une unité paramilitaire de la police des frontières d’Israël connue sous le nom de Yamam, unité qui a été impliquée dans des assassinats ciblés et extrajudiciaires de Palestiniens, dont des raids dans des zones civiles. En mars, les forces spéciales israéliennes de l’unité paramilitaire Yamam de la police des frontières a tué quatre Palestiniens à Jénine, dont un garçon de 14 ans, Omar Mohammad Omar Awadin, qui sortait à vélo de la boutique de ses parents quand les forces spéciales israéliennes lui ont tiré dans le dos.

Les forces israéliennes ont retenu le corps d’au moins 18 enfants palestiniens depuis juin 2016 d’après les renseignements récoltés par DCIP. Trois des corps des garçons ont depuis été rendus à leurs familles, tandis que 15 corps d’enfants palestiniens restent en possession des autorités israéliennes.

39 enfants palestiniens ont été tués en 2023, d’après les renseignements récoltés par DCIP. Les forces israéliennes ont abattu par balles au moins 31 enfants palestiniens et ont tué un enfant palestinien avec une frappe ciblée de drone en Cisjordanie occupée. Six enfants palestiniens de Gaza ont été tués dans l’offensive militaire israélienne de mai 2023 sur la Bande de Gaza, et un enfant palestinien de Gaza de 10 ans a succombé aux blessures subies à la tête au cours de l’offensive militaire d’août 2022 sur la Bande de Gaza.

La pratique des autorités israéliennes qui consiste à confisquer et à retenir les corps des Palestiniens se fait en violation du droit humanitaire international et du droit international des droits de l’homme, qui comporte l’interdiction absolue de traitements cruels, inhumains ou dégradants, et qui stipule par ailleurs que les parties d’un conflit armé doivent enterrer les défunts de façon honorable. Pour les familles, cette pratique s’apparente à une punition collective en violation du droit humanitaire international.

En septembre 2019, la Cour Suprême israélienne a approuvé la pratique qui consiste à confisquer les restes humains après plusieurs contestations juridiques de cette politique. Le 27 novembre 2019, le ministre israélien de la Défense Naftali Bennett a ordonné que tous les corps des Palestiniens supposés avoir attaqué des citoyens ou des soldats israéliens soient retenus et non rendus à leurs familles. D’après Adalah, Israël est le seul pays au monde à pratiquer cette politique de confiscation des restes humains.

Selon le droit international, une force létale intentionnelle ne se justifie qu’en présence d’une menace directe pour la vie ou par crainte de graves blessures. Pourtant, les enquêtes et les preuves collectées par DCIP suggèrent régulièrement que les forces israéliennes utilisent une force létale contre les enfants palestiniens dans des circonstances qui peuvent s’apparenter à des assassinats extrajudiciaires ou volontaires.

53 enfants palestiniens ont été tués en 2022, d’après les renseignements rassemblés par DCIP, dont 36 enfants palestiniens abattus par balles par les forces israéliennes ou les colons en Cisjordanie occupée. DCIP a documenté l’assassinat de 27 enfants palestiniens entre le 5 et le 7 août après le lancement par les forces israéliennes d’une offensive militaire dans la Bande de Gaza.

Traduction : J. Ch. pour l’AURDIP et Campagne BDS France Montpellier

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