ONU : La Cisjordanie subit la plus vaste vague de démolition depuis des années

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Bureau de coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies (UNOCHA) 

Communiqué de Yvonne Helle, coordinatrice humanitaire par intérim pour les territoire

palestiniens occupés

Jerusalem, 4 November 2020

La Cisjordanie subit la plus vaste vague de démolition depuis des années

Hier, 73 personnes, dont 41 enfants, ont été déplacées après que les autorités israéliennes ont démoli leurs habitations et d’autres structures et détruit les biens de la communauté palestinienne de Humsa Al Bqai’a. Les trois quarts de la population de cette communauté ont perdu leurs abris, ce qui constitue le plus important déplacement forcé de population depuis plus de 4 ans.

Les agences humanitaires qui ont visité la communauté ont constaté la démolition de 76 structures, chiffre le plus élevé de toutes les opérations de démolition de la dernière décennie. Les propriétés détruites, qui comprenaient des logements, des abris pour les animaux, des latrines et des panneaux solaires, étaient essentiels à la subsistance, au bien-être et à la dignité des membres de cette communauté, dont les droits ont été violés. Leur vulnérabilité est encore aggravée par l’arrivée de l’hiver et la pandémie de Covid-19. Certaines des structures démolies étaient des dons au titre de l’assistance humanitaire.

A ce jour en 2020, 689 structures ont été démolies en Cisjordanie, y compris Jérusalem Est, plus qu’au cours d’une année entière depuis 2016, faisant 869 sans abris palestiniens. Le manque de permis de construire émis par Israël est typiquement cité comme raison, même si, en raison du régime de planification restrictif et discriminatoire, les Palestiniens ne peuvent presque jamais obtenir de tels permis. Les démolitions sont le moyen clé pour créer un environnement destiné à forcer les palestiniens de quitter leur foyer.

Située dans la vallée du Jourdain, Humsa AL Bqai’a est l’une des 38 communautés d’éleveurs bédouins, implantées totalement ou partiellement dans des “zones de tir“ déclarées par Israël.Elles font partie des communautés les plus vulnérables de Cisjordanie, n’ayant qu’un accès limité aux services d’éducation et de santé, ainsi qu’aux infrastructures d’adduction d’eau, d’assainissement et d’électricité.

Je rappelle à toutes les parties que les destructions de propriétés et le transfert forcé de personnes protégées dans un territoire occupé constituent des violations graves de la 4ème Convention de Genève. En assurant que la communauté internationale se tient prête à apporter son soutien à tous ceux qui ont été déplacés ou autrement affectés, je réitère fermement notre appel à Israël à cesser immédiatement ses démolitions illégales.

 

Pour de plus amples informations, contacter:

  • Ofir Feuerstein at feuerstein@un.orgor +972 54 33 11 836
  • UNICEF, Damian Rance at rance@un.org, +972 54 778 7604

Une base de données sur les démolitions et déplacements en Cisjordanie est disponible sur

OCHA’s website.

(trad PL)

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Flambée de démolitions en Cisjordanie pendant le COVID-19

Déclaration du Coordinateur humanitaire Jamie McGoldrick

https://www.ochaopt.org/content/unlawful-demolitions-west-bank-spike-during-covid-19

10 Septembre 2020

La période de mars à août 2020 a vu la démolition ou la confiscation de 389 structures appartenant à des Palestiniens en Cisjordanie, 65 par mois en moyenne, taux moyen de destruction le plus élevé depuis quatre ans. Au début de la pandémie de Covid-19, les autorités israéliennes avaient indiqué qu’elles allaient restreindre leur politique, suivie de longue date, de démolition d’habitations palestiniennes habitées. Hélas, pendant la période mars-août 2020, les démolitions ont rendu sans-abris 442 Palestiniens, augmentant pour beaucoup d’entre eux les risques liés à la pandémie.Pour le seul mois d’août, 205 personnes ont été déplacées, plus qu’au cours d’aucun autre mois depuis janvier 2017.

Au-delà des habitations, les propriétés visées comprenaient des biens en relation avec l’eau, l’hygiène ou la sanitation, et des structures utilisées, entre autres pour l’agriculture, compromettant pour beaucoup l’accès aux moyens de subsistance et aux services. De plus, 50 % de ces structures avaient été données aux Palestiniens en tant qu’aide humanitaire, et leur destruction a frappé les plus vulnérables de tous et compromis des opérations d’urgence.

             

Particulièrement préoccupante est l’utilisation croissante par les autorités israéliennes de la procédure accélérée (Ordre 1797) pour la destruction des structures dés la 96e heure après notification de l’avis, ce qui empêche le plus souvent les propriétaires d’être entendus par une instance judiciaire.

Quand les autorités israéliennes démolissent ou forcent les propriétaires à démolir habitations et sources de revenus, elles invoquent habituellement l’absence de permis de construire israélien qu’il est presque impossible aux Palestiniens d’obtenir en raison du régime de planification restrictif et discriminatoire, qui ne leur laisse aucune place pour une construction autorisée. La destruction de propriété dans un territoire occupé est interdite par le droit international humanitaire, à moins d’absolue nécessité pour des opérations militaires. De plus, la démolition de structures essentielles en temps de pandémie de Covid-19 est particulièrement inquiétante en ce qu’elle aggrave encore la situation d’ensemble en Cisjordanie.

La pandémie globale a augmenté les besoins et les vulnérabilités des Palestiniens, déjà pris au piège de la situation anormale d’une occupation militaire prolongée. Les démolitions illégales exacerbent ces vulnérabilités et doivent cesser immédiatement.

FIN

Les données chiffrées de cette déclaration proviennent de la base de données sur les démolitions d’OCHA. Ces données sont tirées de visites faites par OCHA sur les sites de démolition aux fins d’évaluation initiale des besoins humanitaires des personnes. Les rapports de tous les incidents sont étayés par les témoignages personnels et des preuves photpgraphiques, et les données validées sont publiées sur le site OCHA oPt. Les chiffres ont été partagés avec les autorités israéliennes avant la publication de cette déclaration.

Contact pour de plus amples informations : Mr. Ofir Feuerstein: +972 54 33 11 836, feuerstein@un.org

(trad PL)

 

 

 

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