BDS France Montpellier dédie la manifestation contre le génocide à Gaza à l’Afrique du Sud

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Tête du cortège Palestine, contre le Génocide à Gaza

 

Montpellier Près de 1500 personnes ont défilé dimanche 14 janvier 2024 à l’occasion de la Journée nationale de mobilisation contre la loi Darmanin. Une manifestations, deux cortèges, séparés mais ensemble contre le colonialisme et le racisme. Opposé à la loi raciste Darmanin, BDS France Montpellier a proposé de déplacer la manifestations de soutien à la Palestine qui devait a-voir lieu le samedi 13 janvier au dimanche 14 pour manifester avec le cortège  opposé à la loi Asile Immigration.

La tête du cortège contre la loi Darmanin

La représentante de l’UJFP, membre de BDS France Montpellier devant la préfecture

 Intervention de BDS France Montpellier avant le départ de la manifestation

Les massacres continuent ! Des dizaines d’enfants martyrs par jour ! c’est terrible ! terrible également la complicité du silence de l’occident alors même que les peuples du Sud et du monde entier manifestent massivement pour protester contre le génocide.

Pas la France, où les mobilisations sont minables à côté des centaines de milliers de manifestants Britanniques, et d’Espagne. Faut dire que la manifestation du 22 novembre dite « contre l’antisémitisme et pour la république » a scellé l’alliance de l’extrême droite avec tous ceux qui ont partagé ce cadre politique. Un cadre politique constitutif d’un bloc raciste pro-sioniste et radicalement islamophobe. La loi Darmanin en est le résultat.

Le sens de notre présence :

Le mouvement mondial de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) sous direction palestinienne se bat pour la liberté, la justice et l’égalité du peuple palestinien. Dans un texte fondamental de 2017 la direction palestinienne réaffirme son combat contre toutes les formes de racisme et de discrimination raciale. Nous rejetons le sionisme en ce qu’il constitue le pilier idéologique raciste et discriminatoire du régime d’Israël d’occupation, de colonialisme de peuplement et d’apartheid, qui prive le peuple palestinien de ses droits fondamentaux depuis 1948.

Le mouvement BDS ne tolère aucun acte ni discours qui adopte ou promeut, entre autres, le racisme anti-Noir, le racisme anti-Arabe, l’islamophobie, l’antisémitisme, le sexisme, la xénophobie, ou l’homophobie.
Nous condamnons fermement l’apartheid, le génocide, l’esclavage, l’exploitation coloniale et le nettoyage ethnique, qui sont des crimes contre l’humanité fondés sur le racisme et la suprématie raciale. Nous condamnons également les autres violations des droits humains, et sommes solidaires avec leurs victimes, notamment le trafic des êtres humains, l’exploitation des travailleurs, et l’exploitation sexuelle.

Nous sommes solidaires des personnes d’origine africaine, des peuples indigènes, des sans-terre, des réfugiés et des migrants, des personnes exploitées et opprimées pour le progrès économique de quelques-uns, et de celles qui sont discriminées et persécutées pour leurs croyances ou leur identité, incluant la caste. Nous soutenons leurs luttes respectives pour la justice raciale, économique, sexuelle, environnementale et sociale.

 

C’est pour celà que BDS a choisi et proposé de manifester aux côtés de tous ceux et celles qui se battent contre la loi raciste « Asile Migration » de Darmanin.

Une lueur d’espoir dans une situation qui s’aggrave pour les palestiniens

Après 100 jours de bombardements, massacres et destructions tous azimuts on dénombre près de  30 000 morts dont 70% de femmes et d’enfants.  Les USA bloquent le cessez le feu et l’UE par son alignement sur les USA se fait la complice du génocide en cours.

Deux plaintes pourtant allument une lueur d’espoir, au minimum dans la reconnaissance du crime commis et peut-être dans les mesures conservatoires de la CIJ qui pourraient stopper la furie criminelle de l’État d’apartheid israélien.

 

La plainte au Tribunal Pénal International (TPI) initiée par l’avocat Gilles Devers du barreau de Lyon fait son chemin. La plainte déposée au TPI, Tribunal Pénal International vise le 1er ministre Netanyhaou, le ministre de la justice et le chef des forces militaires. Elle réclame qu’ils soient condamnés pour crime de guerre et qu’un mandat d’arrêt international soit délivré à leur encontre.  Il semble que le procureur du TPI ai pris les choses au sérieux et Gilles Devers envisage une issue favorable.

Un procès historique

Le grand procès historique de ce début du XXI siècle c’est celui de l’Afrique du Sud  contre Israël pour sa guerre contre Gaza devant la Cour Internationale de Justice (CIJ). Israël est accusé d’être en train de commettre le crime de génocide en violation de la convention sur le génocide de 1948.

 

Un soutien international massif !

La décision de l’Afrique du Sud de traduire Israël devant la CIJ a rencontré un soutien écrasant dans le monde entier. Lundi 8 janvier, plus de 1 000 mouvements populaires, syndicats, partis politiques et autres organisations de 90 pays ont lancé une lettre ouverte exhortant les États à soutenir l’Afrique du Sud devant la CIJ.

Depuis lors, plus de soixante pays se sont prononcés en faveur de la cause de l’Afrique du Sud, dont le Brésil, le Venezuela, le Nicaragua, la Colombie, la Bolivie, la Jordanie, l’Iran et les 57 membres de l’Organisation des pays islamiques.

Le Sud se mobilise alors que le Nord, l’occident, soutient l’impunité d’Israël.

 

Quels sont les principaux « actes génocidaires » que les avocats de l’Afrique du Sud accusent Israël d’avoir perpétré ? Avec quantité de photos, vidéos et documents divers les avocats de l’Afrique du Sud ont mis en évidence cinq catégories d’actes génocidaire :

 

Massacres de Palestiniens : 30 000 palestiniens dont près de 10 000 enfants et descentaines de corps sous les décombres. Des photos de fosses communes où des corps ont été enterrés souvent sans être identifiés. Plus de 1800 familles ont perdu plusieurs de leurs membres, des familles entières ont été décimées.

 Atteinte à l’intégrité physique et mentale : Israël a infligé de graves lésions corporelles et mentales. Près de 60 000 personnes ont été mutilés, blessées ce qui signifie des traumatismes psychiques par dizaines de milliers.

La plupart sont des femmes et des enfants alors même que le système de santé était lui-même attaqué et détruit. Arrestations de centaines de palestiniens, dont des enfants, qui ont été déshabillés et embarqué dans des camions à destination de lieux inconnus.

Déplacements forcés et le blocus alimentaire : Israël a délibérément imposé des conditions de vie impossible par les déplacement forcés et répétés de la majeure partie de la population de la bande de Gaza. Les évacuations d’hôpitaux et bien sûr le blocus des aliments, des médicaments, les coupures d’eau, d’électricité etc. provoquant une famine généralisée et les maladies de toutes sortes sans possibilité de soins.

Destruction du système de santé

La quatrième action génocidaire est l’attaque militaire d’Israël contre le système de santé de Gaza, qui rend la vie sur place insoutenable. Le système de santé de Gaza était déjà paralysé par le blocus, avec la destruction de 185 hôpitaux ou centre de soins il est tout simplement incapable de faire face au nombre de blessés qui ont besoin d’un traitement vital.

Empêchement des naissances : En bloquant les traitements vitaux nécessaires à l’accouchement Israël provoque des décès de BB empêche donc les naissances ce qui constitue un crime de génocide.

Ces actes sont génocidaires car “ils visent à provoquer la destruction d’une partie substantielle du groupe national, racial et ethnique palestinien“.

Telle est la définition du crime de génocide, selon le Statut de Rome de la Cour pénale internationale quand il y a :  le meurtre de membres d’un groupe, une “atteinte grave à leur intégrité physique ou mentale”, ou encore une “soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle”, “dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux”.

Pour appuyer ces accusations, l’Afrique du Sud évoque “le meurtre de Palestiniens à Gaza”, “de graves dommages physiques et psychologiques” et “des conditions de vie susceptibles de provoquer leur destruction physique” depuis le début d’une “campagne militaire exceptionnellement brutale” dans la bande de Gaza.

C’est le premier génocide de l’histoire, où les victimes diffusent leur propre destruction en temps réel, dans l’espoir désespéré, jusqu’ici vain, que le monde puisse faire quelque chose“, a déclaré l’avocat irlandais.

LA PLAIDOIRIE D’ISRAËL

Israël égal à lui même : inversion des rôles et mensonges flagrants

Malgré l’afflux de preuves factuelles attestant de la volonté et des actes génocidaires d’Israël, la réponse des avocats israéliens a été à hauteur de la propagande mensongère et du cynisme des modes de communication assénées par Israël depuis des années.

Qualifiant l’Afrique du Sud d’alliée du groupe terroriste Hamas, Israël a déclaré :

Israël se plie en quatre pour protéger les civils alors qu’il mène une guerre juste contre des terroristes meurtriers, voire génocidaires. (…). L’État juif remue ciel et terre pour fournir de la nourriture, de l’eau et des médicaments à la population de Gaza, alors que le Hamas fait tout ce qui est en son pouvoir pour saper les efforts humanitaires consciencieux d’Israël.

Oui vous avez bien entendu !

Et encore : Les actes génocidaires ont été perpétrés contre Israël, et non l’inverse, par une organisation terroriste aux objectifs manifestement “anéantissants”, retranchée dans “le bastion terroriste le plus sophistiqué de l’histoire”, se cachant sans vergogne dans des hôpitaux, des églises, des mosquées, des écoles et des centres de réfugiés, volant et accumulant méthodiquement des fournitures humanitaires, détruisant une grande partie de l’infrastructure de Gaza avec ses propres missiles, après avoir brutalement assassiné plus d’un millier de civils israéliens.

Quant aux propos génocidaires des ministres et autres dirigeants : « ils ont été exagérés, décontextualisés et ils ne font qu’exprimer : “l’angoisse” face à la mort et à la souffrance des Israéliens sous l’assaut génocidaire du Hamas. »

Sur l’armée : « Loin de commettre un génocide, l’armée israélienne a remué ciel et terre pour mettre en garde les civils gazaouis par une “utilisation étendue et sans précédent” de SMS et de tracts. (…) Il est incontestable que les civils de Gaza ont souffert, mais c’est entièrement la faute du Hamas.

Israël a intégralement repris le cadre médiatico-politique victimaire et islamophobe qui a si bien marché en occident depuis le 7 octobre. Dans la toute puissance qu’il tire de son impunité il croit pouvoir effacer 100 jours de bombardements, de massacres, des milliers de morts et des destructions aveugles par la répétition stéréotypée du schéma habituel repris en cœur par ses complices : “Nous sommes les victimes éternelles du terrorisme” (du Hamas et plus globalement des musulmans qualifiés d’islamistes), “de l’antisémitisme” (des quartiers populaires et de l’extrême  gauche incluant la LFI), “de l’antisionisme” qui est la forme contemporaine de l’antisémitisme…

On connait la musique.

 

Dans une douzaine de jours on devrait avoir la réponse de la CIJ.

 

Les enjeux du procès

Ce procès a un grand retentissement.  « l’internationale progressiste » avait délégué à La Haye : Ada Calau (ex-maire de Barcelone), Jeremy Corbyn (Angleterre) et Jean-Luc Mélanchon, qui ont ainsi affiché leur soutien à la plainte de l’Afrique du Sud. Dans le contexte « maccarthyste » européen c’est faire preuve de courage. Selon ce courant de pensée « Il ne s’agit pas d’un cas d’Afrique du Sud contre Israël. Il ne s’agit même pas d’un cas Israël contre Palestine », la co-coordinatrice générale de l’Internationale Progressiste. « C’est un test pour l’humanité du monde – et pour savoir si les institutions que nous avons construites pour la protéger – aujourd’hui, ce tribunal de La Haye – résistent au test de l’impunité occidentale. »

C’est bien de prendre de la hauteur,

Et il ne fait aucun doute que ce procès permettra de voir si les puissances impérialistes sont encore capables de dicter leur loi ou si le Sud parvient à reconfigurer la justice internationale vers une réelle indépendance au regard des USA et de ses alliés.

 

Pour autant, dans la réalité et sur le terrain, il s’agit bien d’un procès de la Palestine contre  Israël qui doit permettre de mettre en évidence les causes profondes de ce génocide à savoir le sionisme. Idéologie et vision politique de la séparation, le sionisme vise à séparer et regrouper les juifs du monde entier grâce à la colonisation de peuplement. La domination israélienne sur le peuple palestinien autochtone s’exerce depuis 1948, date de la création de l’État d’Israël, grâce au système d’apartheid (terme afrikaner des colons de l’afrique du sud qui veut dire « séparation ») apartheid dont la finalité est le nettoyage ethnique et dont la forme la plus achevée n’est autre que le génocide.

Le génocide actuel n’est que l’aboutissement logique de la mise en œuvre de la vision coloniale sioniste de « l’État nation du peuple Juif ». De ce point de vue, effectivement comme le souligne l’internationale progressiste, gagner ce combat : « c’est un test pour l’Humanité ».

Montpellier, Les “Trois grâces” place de la Comédie célèbrent l’Afrique du Sud

Et pour remercier l’Afrique du Sud de sa courageuse initiative, nous lui dédions cette manifestation et son drapeau trônera en tête de manifestation.

 

14/01/2024

 

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