La tournée inspirée de Roger Waters est un temps fort culturel pour la Palestine

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Philip Weiss – 4 septembre 2022 – Mondoweiss

La tournée actuelle de Roger Waters met en relief le nom de la journaliste Shireen Abu Akleh qui a été abattue

Lorsque Roger Waters a joué son morceau « The Powers That Be » (Les puissances en place) au Madison Square Garden, mes amis et moi avons sorti nos téléphones mobiles parce que nous savions que le nom de Shireen Abu Akleh allait être projeté sur les écrans les plus géants jamais introduits dans une salle de concert et assez vite nous avons pris des clichés de Shireen Abu Akleh, ainsi que de Breonna Taylor et de George Floyd.

Ce ne fut pas la seule référence à la Palestine. Nous axons vu le mur de l’apartheid qui serpente dans les territoires occupés. Nous avons vu les mots Droits Palestiniens. Et les droits des Yéménites et des autochtones aussi.

Il faut noter que pendant l’été 2022, une personnalité talentueuse de premier plan remplit les stades dans le pays et parle de la Palestine. Lors de certains concerts, Roger Waters est apparu avec le drapeau palestinien. Et il ne se cache pas pour parler de la libération de la Palestine.

Il y a quelques années on pouvait douter. L’opposition au plaidoyer de Waters était féroce et elle rappelait la furie qui avait ébranlé la carrière de Vanessa Redgrave pendant des années. Il était sali comme antisémite parce qu’il défendait les droits des Palestiniens. Je me suis demandé s’il allait être mis sur liste noire par les producteurs et les salles de spectacle. Il y a eu des manifestations devant les lieux de ses concerts en 2018. Il était clair que la façon dont Waters était traité refroidissait d’autres artistes qui assistaient à la lutte d’un personnage légendaire résistant aux voyous sionistes.

On me dit qu’il y a eu des manifestations devant Madison Square Garden mercredi dernier, mais la sensation cette fois est complètement différente. Le spectacle est plus politique que celui de la dernière tournée de Waters. Il commence avec cette boutade brillante de Waters : “Si vous êtes des gens qui disent ‘j’adore les Pink Floyd  mais je ne supporte pas la politique de Roger’, vous feriez aussi bien de foutre le camp au bar tout de suite. Merci.

Waters soutient Julian Assange comme journaliste, en diffusant le tournage des civils tués par un hélicoptère de combat à Bagdad dont on est informés uniquement grâce à Assange, et il attaque Barack Obama, Donald Trump et George W Bush comme criminels de guerre.

Photo Philip Weiss

C’est du grand théâtre politique joué pour des foules énormes dans nos salles les plus grandes et, en dépit de ceux qui sont las de la politique de Waters, il y a eu des applaudissements nourris saluant son commentaire mercredi soir. Et quand j’ai vu Waters s’exprimer dans une Marche à Washington, il s’en est pris de façon jubilatoire aux autres musiciens qui ont ignoré ses appels à ne plus jouer en Israël en normalisant l’apartheid.

Il me plaît de penser que la tournée à succès de Waters s’inscrit dans le changement radical que traverse la cause palestinienne aux États-Unis. Il n’est que de voir le reportage du Times of Israel. Il était très important pour ce journal que le mot « Haineux des Juifs » soit dans le titre. Le correspondant a de toute évidence été envoyé à la salle du Garden dans l’objectif de décrire la dernière action en date de l’antisémite. Mais Jordan Hoffman n’a trouvé aucune preuve d’antisémitisme et a été enthousiasmé par le show (« comme spectacle, c’était incroyable. Je ne pense pas avoir vu quelque chose d’aussi étincelant de toute ma vie. Et le son aussi était impeccable »).

Image du mur de l’apartheid projetée au concert in Roger Waters, pendant le morceau « Nous et Eux ».

Avec mon autre casquette d’amateur de musique, je partage ce point de vue. C’est une tournée merveilleuse. Waters a joué autant de morceaux des Pink Floyd que de succès plus récents comme « Déjà Vu » et « Is This the Life We Really Want?” (Est-ce la vie que nous voulons vraiment ?). Waters soutient ce site, aussi est-il difficile de dire que mon point de vue n’est pas biaisé, mais il est remarquable de voir un homme de 70 ans qui a été tellement créatif et expérimental pendant 60 ans continuer à un aussi haut niveau. En complexifiant, je dirais que le secret de Waters est qu’il aime se produire en spectacle et qu’il aime son public, que ce sentiment se lit dans chaque geste et que les fans y répondent dans l’adoration. Il ne cherche pas à plaire à la foule et il n’est jamais condescendant. Il expose les profondeurs de son esprit et il fait confiance à l’écoute du public et quand celui-ci répond, il en donne davantage. Cette générosité d’esprit s’étend à un certain nombre d’artistes que Waters mentionne dans le show. De Syd Barrett, son partenaire vedette dans la formation des Pink Floyd, à Bob Dylan, à Gene Vincent, le grand rocker des débuts et aux Rolling Stones – Waters s’exprime ouvertement sur ce qu’il doit à d’autres musiciens et à sa gratitude envers eux. On n’assiste pas à ce genre de chose dans la plupart des spectacles.

Pas plus que la Palestine, bien sûr. C’est vraiment fortifiant d’entendre ce mot tellement de fois dans un concert américain de premier plan. Espérons que cela s’étende.

Traduction SF pour BDS France Montpellier

 

 

 

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