Ne laissons pas Montpellier devenir la capitale de l’apartheid israélien !

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Communiqué :

Au même moment où le précédent secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, en visite au Moyen-Orient déclarait jeudi 22 juin 2023 : « Israël se dirige lentement vers l’apartheid et s’éloigne de plus en plus des espoirs de créer un État palestinien à ses côtés (…) », la préfecture de l’Hérault interdisait pour la deuxième fois en un mois, un rassemblement de la « Coalition Montpellier contre l’apartheid ». En poussant le zèle jusqu’à produire par arrêté, l’interdiction d’une manifestation inexistante, à laquelle aucune organisation n’avait appelé le dimanche 25 juin de 9h à 21h aux abords du Parc de Grammont, la préfecture de l’Hérault a inscrit l’État français en première ligne dans la défense et la protection de l’État colonial et d’apartheid israélien. Cumulant ainsi, Georges Frêche qui déclarait en ouverture du festival Montpellier Danse : « Montpellier est le poste avancé de Tsahal » et Donald Trump qui en violation totale des résolutions de l’ONU déclarait « Jérusalem capitale d’Israël ».

Quand on sait que la municipalité de Montpellier refuse toute salle municipale et le moindre stand sur l’espace public à qui voudrait dénoncer l’apartheid israélien, on ne s’étonnera pas des applaudissements du CRIF et de ses satellites qui voient Montpellier se transformer en Capitale de l’apartheid israélien.

Un arrêté d’interdiction inconsistant, mensonger et fictionnel !

Ce  « considérant » de l’arrêté d’interdiction est significatif : « – de l’intitulé même du collectif «Montpellier contre l’apartheid », qui en utilisant le terme d’apartheid, propre au contexte sud-africain, racialise et essentialise un conflit de territoire, et ainsi incite à la haine ».

Cela signifie que la douzaine de rapports, dont 7 depuis janvier 2021, 3 de l’ONU et 4 des plus prestigieuses ONG internationales dont une israélienne, qui concluent que le système de domination de l’État d’Israël est conforme aux définitions de l’apartheid selon critères du droit international et des droits humains sont des rapports qui « racialisent et essentialisent un conflit de territoire et ainsi incitent à la haine ».

Soyons sérieux ! qui peut gober ces éléments de langage directement repris des communiqués de la propagande israélienne. Comment les médias peuvent-ils reproduire sans réserve de tels propos ?

 

Comme prétexte d’interdiction il est également mentionné : « incidents avec les forces de l’ordre lors des corteges et désagréments pour les commerçants locaux lors des dispersions à l’occasion d’une manifestation non déclarée comptant environ 1200 personnes ‘ issues essentiellement des quartiers du Petit Bard et de la Mosson (2014) ». Depuis 2014 (et avant) lors des manifestations organisées par BDS France Montpellier et le soutien d’une douzaine d’organisations dont la plupart constituent aujourd’hui la Coalition Montpellier contre l’apartheid, il n’y a jamais eu un seul incident, ni par la suite lors des stands sur la comédie. Nous mettons au défi quiconque de produire la preuve d’une arrestation, garde à vue, bagarre, insultes, bris de quoique ce soit. BDS France Montpellier est un mouvement antiraciste et non-violent qui en respecte les principes. Même le Midi Libre a reconnu en 2014 le bon déroulement des manifestations qui ont rassemblé jusqu’à 3500 personnes avec effectivement beaucoup de personnes « des quartiers du Petit Bard et de la Mosson » qui précisément ont toujours manifesté avec dignité et responsabilité contrairement à l’insinuation faite par le libellé préfectoral qui …essentialise ces personnes.

 

Ou encore : « Considérant également que le centre culturel juif Simone Veil (CCCJ) et les associations juives considèrent être Insultes par les publications du collectit « Montpellier contre l’apartheid et par la diffusion, par le leader historique de BDS, d’un photomontage circulant sur les réseaux sociaux contenant des propos mensongers d’incitation à la haine, qui prête à des manifestants israéliens des propos d’une violence avérée; »

Il n’y a aucun propos mensonger dans ce visuel (ci-dessous). La photo est reprise d’un journal montrant la « Marche des drapeaux » dans Jérusalem occupée.  Cette marche qui commémore l’annexion de Jérusalem est organisée chaque année par les colons et il suffit de lire la presse internationale (et française) pour voir qu’effectivement les colons crient « mort aux arabes ». L’incitation à la haine résulte des seuls slogans des colons, rien n’est inventé et c’est très facilement vérifiable dans Libération, le Monde, le Figaro ! Très inquiétant est le fait que la préfecture fabrique de telles fictions pour criminaliser BDS qui ne fait que condamner une manifestation coloniale dont le racisme a été dénoncé jusqu’à Washington !

Si le CCJ SV ou le CRIF se sentent insultés parce qu’eux aussi, comme ces colons racistes, commémorent en juin l’annexion de Jérusalem, cela devrait les conduire soit à se démarquer et dénoncer la marche raciste dite « des drapeaux », soit à renoncer à célébrer cette fête coloniale qui viole le droit international. Malheureusement, comme l’indique le visuel, comme ces colons racistes, ils sont partisans d’un « Israël État-nation du peuple juif » et exclusivement juif ! Ce qui est effectivement une insulte mais pour tous les humains épris de justice et d’égalité.

 

La criminalisation des opposants est le procédé habituel pour déplacer et masquer un débat. Quand les arguments font défaut, c’est le cas ici car la qualification d’apartheid est désormais incontestable, il s’agit de disqualifier les personnes et les organisations contestataires faute de pouvoir démonter leurs arguments. Faute de pouvoir contrer le message on s’attaque au messager.

Les choix politiques du gouvernement dans l’application de la loi « séparatisme » contre les habitants des quartiers populaires, musulman.e.s en particulier, contre les Soulèvements de la terre aujourd’hui et le mouvement de solidarité à la Palestine, contre le BDS notamment depuis plusieurs années, nous imposent de renforcer nos liens de solidarité réciproque pour faire face aux atteintes à la liberté d’expression et de manifester en vue de faire triompher les valeurs de liberté, de justice et d’égalité dans tous les domaines de la société et de la planète.

Campagne BDS France Montpellier,  24 juin 2023

 

 

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