“Nous sommes Farid !” : Lettre ouverte aux administrateurs des universités françaises : Arrêtez de réduire au silence les défenseurs des droits palestiniens !

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PACBI (Palestinian Campaign for the Academic & Cultural Boycott of Israel ) Posté le 29.03.2015

PHoTOT FARID

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“Nous sommes Farid !” : Lettre ouverte aux administrateurs des universités françaises : Arrêtez de réduire au silence les défenseurs des droits palestiniens !

Je n’ai jamais pensé, pour ma part, que la liberté de l’homme consiste dans sa capacité à faire ce qu’il veut, mais aucun pouvoir humain ne devrait le forcer à agir contre sa volonté.” Jean-Jacques Rousseau.

Palestine occupée, 29 mars 2015 – La Campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d’Israël (Palestinian Campaign for the Academic & Cultural Boycott of Israel – PACBI) condamne la censure et les attaques en cours contre les libertés académiques des défenseurs des droits palestiniens par les administrations des universités françaises. Le dernier épisode de cette répression anti-démocratique fut de faire taire l’éminent militant et érudit anti-apartheid sud-africain Farid Esack en annulant ses conférences prévues dans plusieurs universités françaises.

Contredisant l’esprit et la lettre de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme, qui appelle à “l’avènement d’un monde où les êtres humains seront libres de parler et de croire (…)” (http://www.un.org/fr/documents/udhr/), cette tentative de réduire au silence le professeur Esack est un nouvel indicateur du mépris détestable pour les droits de l’homme et la liberté d’expression qui prévaut aujourd’hui dans les universités françaises lorsqu’il s’agit de défendre les droits palestiniens ou de critiquer le régime d’occupation, de colonialisme de peuplement et d’apartheid d’Israël.

En amalgamant critique de l’oppression systématique du peuple palestinien par Israël avec l’antisémitisme, les administrateurs de certaines universités françaises répètent sans vergogne, comme des perroquets, la propagande israélienne, se lancent dans l’alarmisme pour finalement déprécier le sens même et la gravité du racisme anti-juif.

Cette tactique n’est que trop familière ; c’est celle qu’utilisent Israël, ses groupes de pression et ses machines à propagande à travers le monde pour museler les voix qui s’insurgent contre l’impunité criminelle d’Israël.

Notre solidarité aux côtés du professeur Farid Esack est totale contre cette répression, et nous rappelons aux universités françaises leur obligation de respecter et de protéger la liberté d’expression et les libertés académiques, qui inclut de garantir une “discussion équitable sur des opinions contraires.”

Le mouvement BDS, au sein duquel Farid Esack est une personnalité éminente en Afrique du Sud et au-delà, s’inspire de la lutte anti-apartheid sud-africaine, et du mouvement de boycott, de désinvestissement et de sanctions qui a contribué avec succès à mettre fin au régime d’apartheid à l’époque. Approuvé par une écrasante majorité d’organisations de la société civile palestinienne, le mouvement BDS appelle de la même façon à isoler Israël dans les domaines académique, culturel, économique et militaire, jusqu’à ce qu’il s’acquitte de ses obligations en vertu du droit international et respecte les droits des Palestiniens.

Basé sur les principes des droits de l’homme et du droit international, BDS est catégoriquement opposé à toute forme de racisme et de discrimination raciale, y compris l’antisémitisme et l’islamophobie.

Comme l’a dit le professeur Esack :

“Je dois souligner (…) que tous ces messages de soutien vont au-delà de ma personne ; en fin de compte, ils rejettent les tentatives de museler la campagne BDS en expansion et ils soutiennent les libertés académiques ainsi que la liberté et la justice pour le peuple palestinien.”

Comme l’ont indiqué des étudiants français soutenant les droits palestiniens, “Nous sommes Charlie” est toujours visible sur les murs de ces mêmes universités dont les administrations répriment régulièrement la liberté d’exprimer des critiques d’Israël, sans aucun sens de l’ironie. Nous nous joignons à ces étudiants, ces universitaires et ces militants français de conscience en leur demandant si la liberté doit s’appliquer de façon sélective uniquement aux discours que les autorités jugent “acceptable”.

Aujourd’hui, face à cette répression française de la liberté d’expression de Farid Esack, nous disons, “Nous sommes tous Farid !”

Sincèrement,

PACBI

Palestinian Campaign for the Academic & Cultural Boycott of Israel

Posté le 29.03.2015

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