Un hacker se cachant en Israël doit subir un procès en France pour la mort d’un homme

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ulcan

Grégory Chelli, connu sous le surnom de Ulcan,fuit la justice française en Israël. (via Twitter)

Les procureurs français demandent à un tribunal parisien de poursuivre le procès du hacker sioniste Ulcan en connexion avec la mort du père d’un journaliste qui avait fait un reportage sur ses attaques contre les sites web pro-palestiniens.

Ulcan,dont le nom réel est Grégory Chelli, est un citoyen français qui vit en Israël depuis 2010 et est sous le coup d’une demande d’extradition et d’un mandat d’arrêt émis par un juge français en 2015.

Le 31 janvier, selon l’agence  France Presse (AFP) , le procureur de Paris a demandé à un juge d’ordonner que Chelli comparaisse en justice pour « des actes de violence causant la mort sans intention de la donner » — une accusation qui peut donner lieu à une peine de jusqu’à 15 ans de prison – menaces de morts, fausses déclarations et autres actions.

Chelli a été accusé d’une série de faux appelsqui ont eu pour conséquence de violentes descentes de police chez des personnes innocentes.

Un appel mortel

Dans l’incident le plus connu, Chelli a ciblé la famille du journaliste Benoit Le Corre, précipitant peut-être la mort de son père.

En juillet2014, Chelli, prétendant être de la police, est soupçonné d’avoir appelé les parents âgés de Le Correpour leur dire que leur fils avait été tué dans un accident de voiture.

Deux jours plus tard,Chellia appelé lapolice prétendant être le père de Benoit Le Corre et a affirmé avoir tué sa femme et son fils. La police armée a fait irruption à leur domicile au milieu de la nuit. Cinq jours plus tard, le père de Le Corre a été victime d’une attaque cérébrale qui l’a mis dans le coma et l’a finalement tué quelques mois plus tard.

A la suite de son décès, le procureur de Paris a ouvert une enquêtepour violence volontaire causant la mort.

Un rapport d’un expert médical, publiéen partie par le site web Rue 89, a établi que la pathologie fatale de M. Le Corre a été causée par lestress, indiquant un lien direct possible avec la harcèlement de la famille par Chelli.

Les actions de Chelliont été semble-t-ildes représailles pour le reportagede Le Corre à propos des attaques pirates de Chellisur les sites web pro-palestiniens.

En mai 2017, le journal israélien Haaretza rapportéqueChelli, qui vit dans un appartement en hauteur sur le front de mer en Israël, a été l’objet d’un mandat d’extraditionfrançais pour plus de 50 chefs d’accusation.

Mais le journal n’a pas précisé quelles étaient ces accusations.

Haaretza rapporté en 2017 queChelli était « au coeur d’un conflit entre le France et Israël, qui refuse de l’extrader, malgré des pressions sérieuses et même une visite spéciale en Israël du ministre français des Affaires étrangères ».

Pourtant, parler « de sérieuses pressions » est une exagération grossière, étant donné que le gouvernement français se plie sans arrêt à Israël, y compris pour financer et organiser une campagne ratée de propagande de plusieurs moisvisant à améliorer l’image d’Israël dans le public français.

Ce qui a radicalisé Chelli n’est pas complètement clair.

 Selon Haaretz, il a grandi « dans une confortable banlieue parisienne de la classe moyenne ». Il n’a jamais souffert de harcèlement antisémite, même s’il affirme que c’est arrivé à son frère. Pourtant, lorsqu’il avait une vingtaine d’année, il y a plus d’une décennie,Chelli a rejoint la branche françaisede la Ligue de défense juive, un violent groupe extrémiste anti-palestinien dont la branche américaine a été fondée par le rabbin raciste Meir Kahane.

Impunité

Selon des médias français, les procureurs veulent aussi que Chelli soit jugé pour d’autres faux appels visant un officier de police et d’autres journalistes.

En juin 2015, le domicile de Pierre Haski, un fondateur de la publication Rue 89, a été perquisitionné par la police et les services d’urgence, après un appel à la police, venant prétendument d’Haski et affirmant que le journaliste avait battu sa femme et déversé du gaz dans le bâtiment.

Haski a accuséChelli et a dit que le problème était « l’impunité dont jouit cet homme, né à Paris et vivant en Israël ».

C’est maintenant à un jugede décider si l’affaire va se poursuivre jusqu’au procès, c’est-à-dire à la justice et à une reddition de comptes de Chelli envers ses victimes supposées.

Des procureurs ont déjà demandé auparavantà ce que le procès de Chelli ait lieu, mais un juge a ordonné un délai pour donner à Chelli l’opportunité de comparaître volontairement à une audition le 11 janvier. Il n’y a pas comparu.

Le droit français autorise les suspects qui fuient la justice à être jugés in absentia.

Israël, comme il est bien connu, est un refuge sûrpour les fugitifs violents, y compris, semble-t-il, pour les membres de la Ligue de défense juive  soupçonnés du meurtre d’Alex Odeh, un leader arabe américain assassiné dans un bombardement en 1985.

https://electronicintifada.net/blogs/ali-abunimah/hacker-hiding-israel-faces-french-trial-mans-death

 

Ali Abunimah est confondateur de The Electronic Intifadaet l’auteur The Battle for Justice in Palestine, publié par Haymarket Books.

Il a aussi écritOne Country: A Bold-Proposal to End the Israeli-Palestinian Impasse. Les opinions exprimées sont les

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